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L'évangéliste RSE


Le collaboratif au sein d'une entreprise, c'est comme une religion. Il y a les croyants, et il y a les autres : ceux qui n'y croient pas du tout. Limite, les non croyants pensent que les adeptes des outils collaboratifs font partie d'une secte étrange composée d'illuminés et de doux rêveurs. J'exagère, bien entendu...

Il y a aussi ceux qui sont croyants mais non pratiquants : ils parlent beaucoup du collaboratif et des RSE mais n'y ont jamais mis le début du petit orteil. Il y a enfin les laïcs purs et durs qui vous diront : "j'y crois pas et j'ai pas envie qu'on essaie de me convertir". Leur non croyance est leur religion et il faut la respecter. On les reconnaît assez facilement : ils ont encore sur leur bureau un écran cathodique car "il marche très bien et je ne vois pas pourquoi je changerais".

Tout le monde n'a pas la même religion alors parfois, c'est le conflit. La guerre est ouverte entre les disciples des outils collaboratifs et les adorateurs du Dieu MAIL. Les deux camps s'affrontent pour se convaincre l'un l'autre que son dieu est bien le seul, l'unique et le meilleur. Et chacun aura raison parce que la religion c'est ça : elle repose sur la foi et non sur les faits.

Chaque religion a ses prophètes qui prêchent la bonne parole, qui prennent leur bâton de pèlerin pour rencontrer les peuples et leur annoncer la bonne nouvelle. Le prophète est passionné et convaincu, limite un peu utopique. Il veut sauver le monde en guidant les peuples vers La Lumière. Il est adoré ou carrément, il agace avec ses certitudes. Évangéliser n'est pas un métier : c'est un sacerdoce. Le prophète ne doit jamais se décourager. Il ne pourra pas convaincre tout le monde, mais chaque collaborateur convaincu est un prophète qui s'ignore.

En bon prophète, je me fais inviter parfois dans les grandes messes des équipes. je ne suis pas toujours a l'aise devant ces hommes et femmes qui m'écoutent pour la première fois prêcher la bonne parole, visiblement dubitatifs, en se demandant ce que je vais encore pouvoir inventer pour les empêcher de faire comme d'habitude. Il faut trouver le bon ton : ne pas faire de sermon, ne pas faire marchand de tapis non plus en promettant la lune. Mais pour autant, il faut quand même donner envie et faire rêver. Évangéliser une équipe aux outils collaboratifs c'est un exercice d'équilibriste.

Pour séduire mes ouailles, il me faut certes promettre une meilleure vie professionnelle mais pas non plus le paradis à tous les coups. Le diable se cache dans les détails et si la promesse est belle la mise en œuvre n'est pas forcément simple. Il est dit dans les évangiles qu'un prophète dans un lointain passé a eu moins de difficulté à faire lever Lazare de Béthanie qu'à faire intégrer le RSE dans les habitudes de travail.

Celui qui aide les équipes à se digitaliser doit avoir une âme de prêtre : il est celui qui doit faciliter le partage entre ses frères et la communion d'esprit dans les projets. Il est celui qui doit permettre de rapprocher les hommes et les femmes, de favoriser leurs échanges. Il doit savoir écouter, recueillir les souffrances des uns et des autres et les guider vers La Lumière.

La bonne nouvelle, c'est que le miracle opère : de plus en plus, régulièrement, sous l'impulsion de leurs guides spirituels managériaux touchés par la grâce, des équipes se convertissent, des résultats concrets sont constatés. Et si en plus le Seigneur, dans son infinie sagesse, relaie la nouvelle par une Com interne alors allelouia, la bonne parole se répand.

Oui, bientôt, je vous le dis, le collaboratif sera la religion unique dans toutes les entreprises.

Mouais, tout ça c'est bien beau mais je ferai quoi après ????

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